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L'économie numérique,accélératrice de la reprise européenne ?

Par Michael Schweidler, Responsable du marketing contenu EMEA

Dernière mise à jour 20 Mai 2021

Après douze mois de pandémie, le monde attend impatiemment un retour à la normale. Si ses stigmates sont encore bien présents, certains économistes sont assez optimistes pour l’avenir. Comme lors des années folles après la Grande Guerre, ils prévoient un très fort rebond de la consommation qui pourrait relancer l’économie européenne. Après un an d’hibernation forcée, beaucoup d’observateurs s’attendent à un changement radical des modes de consommation une fois que les restrictions sanitaires seront levées pour de bon.

Pour désigner cette période tant attendue, on parle souvent de « monde de demain » comme pour rappeler que la vie ne reprendra jamais son cours d’autrefois. Tout le monde a changé ses habitudes durant le confinement et le digital est aujourd’hui au cœur des nouveaux modes de consommation. Mais alors, à quoi ressemblera ce « monde de demain » ?

Même si certains pensent que nous pourrions bien reprendre les habitudes de consommation et de travail d’avant COVID, la pandémie a chamboulé les habitudes des consommateurs, en Europe comme dans le reste du monde,et cette crise va continuer à marquer les esprits : nos façons de travailler et de consommer ne retrouveront jamais leur visage d’antan.De nombreux clients se sont tournés vers le click-and-collect face aux restrictions sanitaires et beaucoup vont conserver cette habitude après la crise. De façon plus légère, il est aussi fort probable que la poignée de main et la bise perdent en popularité au profit du salut du coude, au moins pendant quelques années.

Un retour de la confiance

Le commerce, la restauration, l’hôtellerie et le tourisme sont les secteurs les plus touchés par la pandémie. La réouverture de ces établissements servira de baromètre à la consommation  : les clients seront-ils au rendez-vous, ou la reprise sera-t-elle timide ?Dans le monde de demain, les attentes seront élevées. Les consommateurs souhaiteront conserver une expérience en ligne de qualité et retrouver une expérience attrayante en boutique.

L’impact de la pandémie reste difficile à mesurer. En février 2021, la Commission européenne tablait sur une croissance de 3,7 % en 2021 et de 3,9 % en 2022 pour l’ensemble de l’UE, notant toutefois que certains pays comme l’Espagne et la Grèce devraient patienter un peu plus longtemps avant d’observer une embellie. Mais les inconnues sont nombreuses. Un retard dans la vaccination, une nouvelle vague ou encore l’apparition de nouveaux variants pourraient gripper cette reprise programmée. À l’inverse, une absence de restrictions sanitaires lors des mois estivaux serait très positive pour l’économie du Vieux continent.

Le boom du digital

En Europe, l’adoption du digital se situait à 81 % avant la pandémie. Aujourd’hui, 95 % des entreprises (soit la quasi-totalité) utilisent le numérique dans leur activité. Dans un contexte « normal », une telle évolution des mœurs aurait pris deux ou trois ans.Il est intéressant de noter que cette hausse est particulièrement forte dans les pays jusqu’à présent peu portés sur le digital, comme l’Allemagne et la Suisse, qui étaient les pires élèves en matière de services en ligne avant la pandémie. Ces marchés affichent un bond respectif de 28 et 18 %, un record en Europe.

Parfois, un retard technologique permet d’avancer à pas de géant. Par exemple, dans le secteur financier, les pays dotés d’un système bancaire peu développé ont pu directement axer leurs offres sur les services en ligne (là où les acteurs traditionnels peinent à s’adapter au digital). C’est le paradoxe de la page blanche : il est souvent plus facile de repenser son fonctionnement quand sa structure n’est pas freinée par des systèmes hérités.Il en va de même pour l’administration. L’exemple de l’Estonie est un cas d’école. Après la chute de l’Union soviétique au début des années 90, ce pays s’est retrouvé sans aucune structure gouvernementale. Aujourd’hui, cette petite nation balte est une puissance technologique émergente à l’échelle mondiale et, en vrai précurseur du numérique, tous ses services administratifs sont accessibles en ligne depuis de nombreuses années déjà. Alors, qu’attend le reste de l’Europe pour lui emboîter le pas ?

Les périodes de crise sont souvent source de changements structurels et d’opportunités de croissance insoupçonnées. Par exemple, c’est dans le sillage de la crise financière de 2008 que sont nées toutes les start-ups digitales qui ont révolutionné les modes de commerce et la technologie dans son ensemble. Dans le monde post-COVID, on prévoit que la technologie de l’éducation, la fintech, le bien-être, les RH et, bien entendu, la livraison et l’e-commerce seront les secteurs les plus porteurs pour l’innovation.

Mais face à cette promesse de reprise économique, les entreprises doivent rester vigilantes car certains secteurs risquent d’être mis à mal par les nouvelles habitudes de consommateurs. Prenons l’exemple des quartiers où siègent de nombreuses entreprises. Si le télétravail se maintient à raison de 2 à 3 jours par semaine, la fréquentation des commerces de proximité (et notamment des lieux de restauration) pourrait chuter de façon durable, forçant ces établissements à trouver de nouvelles sources de revenus.

L’impact de la transformation digitale sera loin de se limiter aux réunions en présentiel. Votre modèle commercial doit se mettre à la page du numérique et prendre toutes ses ramifications en compte.Pour négocier le tournant du digital et préparer au mieux la reprise annoncée, vous devez agir sans attendre : 2021 sera une année de transition pour toutes les entreprises.

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