Article • 7 min read
Les 8 principaux modèles de gestion du changement
Découvrez huit modèles de gestion du changement pour aider votre équipe à gérer le changement avec succès.
Kristen Hicks
Dernière mise à jour 2 septembre 2025
Qu’est-ce que la gestion du changement ?
La gestion du changement est un processus structuré qui consiste à planifier, mettre en œuvre et accompagner les individus, les équipes et les organisations à travers des changements afin d’atteindre efficacement les résultats souhaités tout en minimisant la résistance et les perturbations.
Avec la rapidité à laquelle les secteurs évoluent, les technologies progressent et l’actualité change, le changement organisationnel est devenu une composante normale de l’activité. Mais le changement est rarement simple — et plus une entreprise est grande et complexe, plus il peut être difficile de naviguer efficacement dans ces transformations.
Lorsque le besoin d’évolution devient évident, votre entreprise doit déterminer les meilleures étapes à suivre pour concrétiser ce changement. Cela nécessite une approche réfléchie et stratégique ainsi qu’un processus de gestion du changement efficace. Notre guide présente les 10 meilleurs modèles et méthodologies de gestion du changement pour aider votre entreprise à s’adapter sans heurts tout en maintenant la satisfaction des employés.
1. Le modèle de gestion du changement de Lewin
Le modèle de Lewin porte le nom de Kurt Lewin, qui l’a développé dans les années 1950. Il divise le processus de changement en trois étapes : « Décongélation », « Changement » et « Recongélation ».
- Décongélation : c’est la phase de préparation. Analysez le fonctionnement actuel pour comprendre précisément ce qui doit changer afin d’obtenir les résultats visés. À ce stade, vous pouvez également mettre en place une communication de gestion du changement pour que les employés sachent à quoi s’attendre et puissent se préparer.
- Changement : c’est la phase de mise en œuvre. Mettez le changement en pratique et continuez à communiquer et à apporter du soutien à tous les employés concernés.
- Recongélation : cette phase évite de retomber dans les anciennes habitudes. Passez en revue le fonctionnement des nouveaux processus et mesurez les indicateurs et KPI de gestion du changement pour évaluer l’atteinte de vos objectifs.
Les petites et moyennes entreprises engagées dans une restructuration organisationnelle importante ou une évolution de la culture de travail profiteront particulièrement du modèle de Lewin. Il fournit un cadre clair pour gérer le changement et traiter efficacement la résistance.
2. Le cadre des 7S de McKinsey
Développé par des consultants de McKinsey & Company, le modèle des 7S consiste à décomposer un programme de changement en sept composantes :
- Stratégie : ce que l’entreprise veut atteindre et comment elle compte s’y prendre.
- Structure : la manière dont l’entreprise est organisée, y compris la hiérarchie et la répartition des tâches.
- Systèmes : les processus et outils formels utilisés pour accomplir le travail (systèmes technologiques, évaluations de performance, procédures budgétaires, etc.).
- Valeurs partagées : les croyances et principes fondamentaux qui guident les comportements et la prise de décision.
- Compétences : les aptitudes et l’expertise des employés.
- Style : l’approche de leadership et de management, y compris le style des dirigeants et la culture globale.
- Personnel : la main-d’œuvre de l’entreprise (effectifs, rôles et répartition par fonctions).
Décomposer le changement organisationnel en ces composantes essentielles aide à ne négliger aucun facteur important.
Les grandes organisations engagées dans des transformations stratégiques ou des fusions tireront le meilleur parti du cadre des 7S. Il aide les dirigeants à évaluer et réaligner les différents éléments organisationnels pour soutenir les changements souhaités.
3. Les 8 étapes de Kotter pour conduire le changement
Le professeur de Harvard et expert en conduite du changement John Kotter a créé le processus en 8 étapes. Sa théorie met l’accent sur les personnes impliquées et leur psychologie. Les huit étapes sont :
Créer un sentiment d’urgence pour motiver les équipes.
Constituer une équipe de changement avec des leaders et relais issus de divers services et compétences.
Définir une vision stratégique claire de ce que vous voulez accomplir.
Communiquer avec toutes les personnes impliquées pour obtenir leur adhésion et clarifier leurs rôles.
Identifier les obstacles et traiter tout ce qui crée des frictions.
Fixer des objectifs à court terme pour découper le plan en étapes atteignables.
Maintenir l’élan tout au long de la mise en œuvre.
Pérenniser les changements une fois le projet initial achevé.
Toute entreprise, quelle que soit sa taille, qui lance des initiatives majeures (transformation numérique, refonte culturelle, etc.) bénéficiera du modèle de Kotter. Il offre une feuille de route complète pour naviguer dans des processus de changement complexes.
4. Le modèle de gestion du changement ADKAR
Le modèle ADKAR, développé par Jeff Hiatt (Prosci), formalise cinq objectifs clés sur lesquels fonder votre processus de changement.
- Awareness (Conscience) : s’assurer que chacun comprend la nécessité du changement.
- Desire (Envie) : présenter des arguments pour que tous souhaitent ce changement.
- Knowledge (Connaissance) : fournir à chacun les informations nécessaires pour accomplir sa part du processus.
- Ability (Capacité) : garantir que tous disposent des compétences et formations pour réussir leur contribution.
- Reinforcement (Renforcement) : poursuivre l’accompagnement après la mise en place afin d’ancrer durablement les nouvelles pratiques.
Les entreprises qui déploient de nouvelles technologies ou modifient des processus tireront parti d’ADKAR. Il aide les leaders à identifier et lever les freins individuels afin d’assurer l’adoption.
5. La théorie du Nudge
La théorie du Nudge est un modèle de gestion du changement qui mise sur un état d’esprit favorisant l’adhésion plutôt qu’un guide pas à pas. Plutôt que d’imposer des directives descendantes, il s’agit de trouver des moyens persuasifs d’« orienter » les employés pour qu’ils veuillent eux-mêmes le changement.
Cette approche consiste à :
Considérer le changement du point de vue des employés
Le présenter en fonction des bénéfices pour eux
Le formuler comme une recommandation, pas un ordre
- Écouter les retours des employés tout au long du processus
Toute entreprise souhaitant encourager des changements de comportements chez les employés (ou clients) — par exemple en matière de santé/sécurité ou de durabilité — trouvera la théorie du Nudge particulièrement utile.
Rapport sur les Tendances de l’expérience collaborateur 2021
Dans ce rapport gratuit, nous expliquons comment les entreprises trouvent des moyens de travailler plus intelligemment, d’attirer les meilleurs talents et d’exploiter le pouvoir collectif de leurs collaborateurs pour aller de l’avant.
6. Le modèle de transition de Bridges
Créé par le consultant William Bridges, le modèle de Bridges met l’accent sur la transition émotionnelle vécue par les personnes lors d’un changement. Il distingue trois étapes à accompagner :
- Fin, perte et lâcher-prise : beaucoup réagissent d’abord par une résistance marquée par la peur et l’inconfort.
- Zone neutre : pendant la mise en œuvre, on se situe entre l’ancien statu quo et le nouveau.
- Nouveau départ : lorsque le changement est en place et bien géré, on entre dans l’acceptation et le confort avec les nouvelles méthodes.
Les entreprises confrontées à des transitions de leadership, des fusions ou des restructurations importantes bénéficieront du modèle de Bridges. Il aide à comprendre et soutenir le parcours émotionnel des employés.
7. La courbe du changement de Kübler-Ross
La courbe de Kübler-Ross, aussi connue sous le nom des cinq étapes du deuil, a été élaborée par Elisabeth Kübler-Ross pour décrire l’expérience de la perte. On peut l’appliquer à de nombreux changements ; comprendre ces étapes aide à mieux répondre aux réactions des employés lors d’une transformation.
- Déni : refus initial de croire à la situation.
- Colère : réaction naturelle quand un changement non désiré semble imposé.
- Négociation : tentative de compromis pour éviter d’accepter le changement entièrement.
- Dépression : sentiment d’abattement ou d’impuissance face au changement.
- Acceptation : reconnaissance qu’il n’y a pas d’autre option et appropriation du changement.
Idéalement, concevez votre approche pour traiter ces sentiments potentiels dès le départ et éviter que les employés n’en subissent les effets les plus négatifs.
Les entreprises mettant en œuvre des changements organisationnels majeurs ou des plans de réduction d’effectifs bénéficieront du modèle de Kübler-Ross. Il aide à anticiper et gérer les réactions émotionnelles, favorisant acceptation et résilience.
8. Le modèle de changement de Satir
Créé par la thérapeute Virginia Satir, ce modèle s’appuie sur des tendances observées dans les familles face au changement, mais il s’applique aussi aux entreprises. Il se décompose ainsi :
- Statu quo tardif : point de départ.
- Résistance : réponse naturelle à l’introduction du changement.
- Chaos : période suivant la mise en œuvre, marquée par la confusion et la résistance.
- Intégration : reprise de la productivité, signe d’acceptation générale.
- Nouveau statu quo : stabilisation dans la nouvelle normalité.
Les entreprises engagées dans des transformations culturelles ou des changements de leadership profiteront du modèle de Satir. Il offre un cadre pour encourager collaboration, résilience et innovation pendant le changement.
9. Le modèle de résistance au changement
Le modèle de résistance au changement de Rick Maurer se concentre sur les facteurs qui mènent à l’échec. Il souligne que ce sont surtout un leadership et une mise en œuvre défaillants — et non la résistance — qui provoquent les échecs. Il identifie trois niveaux de résistance :
- Niveau 1 — « Je ne comprends pas » : objections rationnelles liées au manque d’information, à un désaccord avec les données ou à la confusion. Les leaders traitent souvent toute résistance comme un niveau 1, en fournissant plus d’informations alors que d’autres approches seraient nécessaires.
- Niveau 2 — « Je n’aime pas ça » : résistance émotionnelle fondée sur la crainte de perdre la face, le statut ou le contrôle. Profonde, elle peut déclencher des réactions de combat/fuite et entraver la communication et la décision.
- Niveau 3 — « Je ne vous aime pas » : résistance dirigée contre le leader ou l’organisation, souvent due à la méfiance ou à des expériences négatives passées. Ignorer ce niveau peut ancrer la résistance, même si les gens comprennent et soutiennent le changement proposé.
Pour y répondre efficacement, Maurer recommande :
Construire un argumentaire convaincant expliquant pourquoi le changement est nécessaire
Adapter la communication aux préférences et à la compréhension de l’audience
- Mettre en avant les bénéfices du changement et impliquer les employés dans le processus
Établir la confiance par l’honnêteté, le respect des engagements et l’investissement relationnel
Rester ouvert aux retours et prêt à reconsidérer certaines décisions
En comprenant et en traitant la résistance à ces trois niveaux, les leaders augmentent les chances de réussite des initiatives de changement.
Toute entreprise engagée dans des initiatives de changement significatives bénéficiera d’une compréhension fine de la résistance. Ce modèle aide à repérer les obstacles et à élaborer des stratégies pour les surmonter.
10. Le cycle PDCA
Le cycle PDCA (Plan-Do-Check-Act) est une méthode largement utilisée pour l’amélioration continue et la conduite efficace du changement. Développé par W. Edwards Deming, il est aussi appelé « roue de Deming ».
Voici chaque phase du cycle PDCA dans le contexte de la gestion du changement :
- Plan (Planifier) : évaluer le besoin de changement et fixer des objectifs clairs. Élaborer un plan détaillé (stratégies, ressources, calendrier) et obtenir l’adhésion des parties prenantes.
- Do (Faire) : mettre en œuvre le plan, exécuter les activités, communiquer avec les parties prenantes et former les employés. Suivre de près l’avancement par rapport au calendrier et répondre aux questions.
- Check (Vérifier) : évaluer la progression et l’impact à l’aide d’indicateurs clés, analyser les écarts pour en comprendre les causes. Cette phase fournit des insights sur l’efficacité des stratégies et les pistes d’amélioration.
- Act (Agir) : prendre des mesures correctives selon les constats, ajuster le plan et intégrer les réussites dans les procédures standard. Cette phase garantit l’amélioration continue en capitalisant sur les leçons apprises.
Le cycle PDCA est itératif. Après « Agir », on revient à « Planifier » pour poursuivre l’amélioration ou s’attaquer à de nouveaux problèmes. Il aide les organisations à rester flexibles et à perfectionner leur gestion du changement au fil des évolutions.
Les entreprises engagées dans l’amélioration continue et le management de la qualité tireront un grand bénéfice du cycle PDCA. Il offre une approche systématique pour identifier, mettre en œuvre et évaluer les changements afin d’améliorer la performance.
Comment choisir le bon modèle de gestion du changement
Chacun de ces cadres rappelle l’importance de placer les employés au cœur de la planification et de la mise en œuvre. Prenez en compte leurs ressentis et faites de la communication un impératif.
Il n’existe pas une méthodologie universellement « meilleure ». Suivez ces bonnes pratiques de gestion du changement pour déterminer celle qui répond le mieux à vos besoins — ou combinez des éléments de plusieurs modèles et adaptez-les à votre contexte.
